Qu’est-ce-que le Dialogue Intérieur (DI) initié par Hal et Sidra Stone et que nous pratiquons, Jean-Luc et moi ?
Pour nous, c’est une philosophie de vie.
En effet, le DI répond parfaitement à cette soif de sagesse et de connaissance (de notre humanité) que nous avons.
Si nous devions synthétiser en une phrase : toutes les énergies (ou subpersonnalités) en nous peuvent être différenciées et nommées afin de rentrer en dialogue avec, et ce, sans jugement ; ainsi notre conscience est rendue plus consciente à chaque dialogue, afin qu’elle accueille et recueille tout ce qui lui appartient.
En un peu plus de phrases :
Le DI est une manière d’inviter l’inconscient à venir s’exprimer, ou encore l’âme. Sachant que chez C.G Jung, ces termes « inconscient » et « âme » sont tous les deux utilisés pour parler de notre vie intérieure et que cette vie intérieure est au moins aussi importante à ses yeux (comme aux nôtres) que la vie extérieure. Car dans cette vie intérieure, réside aussi le lien avec ce qu’il peut appeler le Soi ou le Divin, ce « quelque chose plus grand et plus vaste que le « moi » »
Nous pouvons parler de différentes « énergies », différentes « voix », différentes « subpersonnalités », différents « moi », tout ça vient simplement dire que nous sommes multiples, tel un diamant et ses différentes facettes, et selon le moment, la situation, les personnes, ces facettes s’expriment plus ou moins facilement, sont plus ou moins visibles à notre conscience.
Tout comme avec les émotions, nous pouvons être le jouet entre les mains d’une de ces facettes, si elle est inconsciente bien sûr, cela nous saisit alors, ne nous lâche pas et nous ne sommes plus « maître » de l’instant, nous sommes devenus une marionnette. Le marionnettiste n’est même pas mis en conscience. Et tout s’exprime à notre insu. Mais cette expression n’est pas seulement vue comme une émotion, elle appartient aussi à une énergie spécifique qui peut être identifiée. Sans vouloir amoindrir l’importance de rentrer en dialogue avec nos émotions. C’est juste un pas de plus à faire, impressionnant parfois.
Voici quelques subpersonnalités souvent présentes en chacun de nous, qui quelquefois nous font réagir d’une façon inappropriée lorsque cela émerge soudainement, mais conscientisées, elles deviennent petit à petit des amies. Pour cela, comme pour tout ce qui créé un changement profond, il faut du temps et plusieurs dialogues car à chacun d’eux, la subpersonnalité se révélera un peu plus. Vous imaginez, si vous avez comme nous la bonne cinquantaine, il y a des années d’autonomie* de la part de celle-ci et il nous faut maintenant faire ensemble … ensemble avec nos différentes subpersonnalités, ensemble avec les miennes, les siennes, les vôtres, ensemble de plus en plus consciemment. Beauté ! C’est ce qui se découvre aussi au sein d’un groupe, d’une communauté lorsque le temps et la conscience leur sont donnés.
* C.G Jung « Tout complexe autonome, et ne fut-il que relativement autonome, présente la particularité de surgir sous forme d’une personnalité, c’est-à-dire de surgir, sur l’écran du fond mental, personnifié. »
1) L’enfant intérieur
Encore faut il ne pas le confondre avec l’enfance. Si, si, cela arrive, et le plus souvent lorsque l’enfance a été douloureuse. Dans ce cas, il peut y avoir cette tendance « à jeter le bébé avec l’eau du bain. » Jeter l’enfant avec l’enfance ! Que l’enfant réclame sa place et ne laisse alors pas de répit ! Heureusement. Car cette place, il l’attend depuis ses premiers jours parfois.
L’enfant intérieur est celui par qui tout se créé dans notre vie intérieure, et donc dans notre vie extérieure. Il n’y a jamais un DI avec lui qui ne soit une découverte et qui ne soit émouvant, quelque soit là où nous en sommes dans notre quête du Soi.
L’enfant intérieur est lui aussi multi facettes. Il y a l’enfant blessé, l’enfant source, l’enfant magique, l’enfant confiant et la liste n’est pas exhaustive, ce ne sont là que les grandes lignes où chacun peut se retrouver à un moment ou à un autre.
2) Le Critique Intérieur,
Il peut être très présent et pesant. On pourrait l’apparenter au Surmoi freudien. Dialoguer avec lui est d’une grande richesse et souvent d’une grande nécessité afin qu’il ne se croit plus le maître des lieux, c’est à dire notre maître.
Car il a la fâcheuse habitude de pointer un doigt accusateur sur nous lorsque nous ne faisons pas comme il l’entend. Or, il a enregistré toutes les injonctions reçues depuis l’enfance que nous ont fait nos parents, nos aînés, nos pairs, nos enseignants et il nous impose une obéissance aveugle afin de ne déplaire à quiconque, quitte à ne pas écouter nos propres besoins et limites. C’est dire qu’il peut être vécu comme un despote. Comprendre sa logique est donc très important pour prendre la bonne distance avec lui et ne plus croire en tout ce qu’il nous dit. Toutes les explications que vous trouverez sur lui ne valent pas toutes les visites que nous pouvons lui rendre personnellement.
3) Son frère jumeau : le juge, cette fois le doigt accusateur pointé sur tout le monde, sauf sur nous.
Vous convenez que ces deux énergies peuvent être envahissantes parfois et combien nous pouvons être facilement sous leur joug, prenant chacune de leurs paroles comme une vérité (même si c’est à voix basse, inconscient car sur automatique, ou habituel comme une radio allumée en permanence.)
Voici juste quelques subpersonnalités mais il y en a bien d’autres encore.
Le propos de cet article était simplement de vous faire sentir que lorsque vous êtes dans une ou l’autre de ces énergies/moi/subpersonnalités, vous n’êtes pas tout à fait le même. Et si vous n’en êtes pas conscients, votre réponse, réaction va dépendre complètement de quelque chose qui vous a comme kidnappé, pour vous influencer à faire selon l’énergie qui s’est imposée à vous.
En même temps que nous dialoguons avec ces différents « moi », il y a une instance particulière, le « Moi prenant Conscience »*, au centre de tous ces « moi », qui prend de plus en plus son espace, qui se muscle. Car la prise de recul, la prise de conscience, la compassion (attributs de cette instance) devient plus facile lorsque nous comprenons de mieux en mieux le fonctionnement de ces « moi » qui s’imposaient (quelques soient ces « moi » : dit « positifs » ou « négatifs ») et au fur et à mesure de nos DI, nous prenons moins au sérieux tous ses jeux de « je », sentant de plus en plus combien nous ne sommes pas que ça. Et sincèrement, ça met vraiment de la magie dans le travail sur soi et nous rapproche du Soi.
* C’est un processus de mise en lumière qui n’en finit jamais et pourtant toujours présent. Ce n’est pas une subpersonnalité. Pour parler de lui, un autre article suit.
Les paroles comme « je n’en reviens pas », « c’est incroyable », « c’est magique », « c’est puissant », « je n’aurai jamais pensé y arriver mais c’est venu tout seul à un moment » sont fréquentes. Bien sûr, il y a des rencontres avec certains « moi » qui sont plus difficiles que d’autres mais il y a toujours une libération car une prise de conscience va en émerger.
Voilà quelques années que nous avons croisé le chemin du DI et ce n’est pas un « outil » qu’on emploie que quelquefois, selon la problématique, la personne, les circonstances … c’est toujours présent. Que nous travaillons directement ou indirectement avec les différentes énergies, elles sont mises en lumière et un changement de perception se fait jour le plus souvent. Il peut y avoir bien sûr des résistances à ce travail mais dans ce cas, nous les nommons « gardiens » et ils sont bienvenus aussi et faisons avec. Rien n’est jugé, rien n’est à jeter en nous ! C’est aussi cet amour inconditionnel qui entoure toute cette approche.
Nathalie