"L'enfant intérieur représente la poussée la plus forte et la plus inévitable de l’être, celle qui consiste à se réaliser soi-même." C.G Jung
Ah l’enfant intérieur !
Il fait couler de l’encre ces derniers temps. Même un numéro de la revue « 3ème millénaire » est consacré entièrement à ce thème, avec une approche psy-spi. Très bien fait d’ailleurs.
Quand j’étais petite, je rêvais d'être « directrice d’orphelinat ».
Force est de constater aujourd’hui, que si j’accompagne des enfants, j’accompagne surtout des adultes en quête de leur enfant intérieur et beaucoup d'enfants intérieurs sont laissés à l'abandon inconsciemment. Bien sûr, ces adultes n’arrivent pas avec la conscience de cette quête, mais avec une souffrance, une angoisse et combien de fois derrière cette souffrance et angoisse, il y a l’enfant. Si je ne dis pas « toujours », c’est plus pour laisser une porte ouverte aux exceptions.
C’est sûr que ce n’est pas l’enfant joueur, amoureux de la vie que je vais voir en premier mais il est là aussi, attendant qu’on entende déjà sa blessure pour laisser son éclat de rire, son enthousiasme, s’exprimer pleinement.
Alors, oui, souvent, il y a cet enfant qui a été mal compris, pas toujours bien accompagné ou aimé, qui se présente, mais pour le voir, il faut souvent une tiers personne car nous-mêmes, pouvons être tellement « collés » à cette souffrance qu’on en est aveuglé, rendu sourd et muet aussi. Ou au contraire, à coup de cris tentons-nous de nous faire enfin entendre mais qui entend les cris de détresse derrière la colère ? Bien difficile, même pour soi.
Pourquoi ramener à l’enfant, l’angoisse qui se présente ?
Tout simplement parce que ce qui nous fait réagir fort aujourd’hui, de façon disproportionnée quelquefois, voire souvent, c’est quelque chose de lointain, une plaie que nous n’avons pas su nous-mêmes panser (ou penser) car trop petit-e-s et si, à ce moment là, l’aide ne se présente pas, l’enfant est laissé à lui seul, ou pire, avec le jugement d’autrui en surcroît.
Par la suite, quand une situation identique se présentera, il y aura encore une tentative de se faire entendre et si rien ne vient, une croyance peut s’installer comme quoi nous ne sommes pas légitimes de souffrir, et possiblement, nous développerons au fur et à mesure, une méfiance par rapport à nos ressentis.
Cela me semble terrible en soi et pourtant si classique. Une violence quotidienne qui n’est pas reconnue comme telle car si commune.
D’où tout ce chemin de retour pour pouvoir accueillir enfin les ressentis de cet enfant et les nôtres tout bonnement. Cet enfant que nous pouvons même condamner alors que nous ne le ferions pas vis à vis d’un enfant de notre entourage. Nous pouvons donner à d’autres ce que nous ne nous donnons pas.
Changement de perspective sur lui et tout s’ouvre !
L’enfant en nous est une véritable ressource. S’en occuper, rester avec lui est une des plus belles choses que l’on puisse s’offrir.
Il demande de l’écoute, de la douceur pour pouvoir s’ouvrir et laisser s’exprimer les émotions réprimées qui le rongent de l’intérieur (qui vous rongent donc).
Il n’y a aucun monstre derrière l’angoisse, juste le plus souvent l’enfant qui se sent à l’étroit car pas suffisamment aimé … par vous maintenant, toujours inconsciemment bien sûr !
Et si nous ne nous sentons pas capables de suffisamment bien le comprendre et enfin lui donner ce qu’il attend, alors avoir à ses côtés quelqu’un qui peut nous écouter sans nous juger (très important, n’est ce pas ?!) et qui peut avoir une meilleure distance et clarté par rapport à nos émotions mélangées, ne pas hésiter ! Laisser parler le cœur, sans que ce soient là des gémissements ou des accusations, mais juste dire ce qui se vit dans le cœur, le corps et dans la tête.
La plus belle preuve que l’enfant se sente entendu, bien accompagné, c’est la disparition de nœuds physiques dans notre corps, une détente et un sentiment de légèreté qui viennent les remplacer.
L’enfant est un miracle et pas seulement à sa naissance physique, toujours en nous, prêt à nous mettre en lien avec « Qui Je Suis » vraiment.
L’enfant Source !
Alors si vous êtes angoissé-e-s, écoutez ce qu’il se passe en vous, dans votre corps car ce n’est pas du tout un monstre qui s’agite en vous, c’est ce dont vous vous êtes trop éloigné qui cherche à vous retrouver enfin : l’enfant que vous êtes toujours.
Belles retrouvailles, toujours dans l’instant présent, là où l’enfant est !
Et patience, il vous a attendu parfois très longtemps donc laissez lui le temps de revenir vers vous sans peur.