Le groupe est un véritable boost pour l’évolution individuelle mais il peut effrayer aussi. C’est pourquoi il est important d’avoir un cadre bien établi, avec des règles de communication qui permettent le respect de toutes différences et alors un sentiment de sécurité se fait en chacun-e.
Plus ou moins rapidement ou facilement, car un groupe est aussi un rappel du premier groupe vécu, à savoir notre famille et selon notre expérience de ladite famille, les projections sur lui ne sont pas les mêmes d’une personne à une autre. Et de ce fait, il devient le lieu privilégié d’une transformation possible de nos anciens schémas.
Le groupe est alors une véritable caisse de résonnance qui invite au dépassement, à un sain détachement et ultimement à la libération.
- Se dépasser parce que nos limites habituelles sont incongrues dans une telle atmosphère d’authenticité où chacun-e est là avec une intention commune (donnée par le thème du stage et la personne qui le porte)
- Se libérer parce que voir, entendre l’autre se libérer stimule notre appétit pour cette même libération donc nous pouvons nous encourager mutuellement sans pourtant en avoir toujours conscience.
La communication est soutenue par quelques principes de base de la Communication Non Violente (CNV) que je pourrai résumer ainsi :
1) Reconnaître notre ressenti
2) Identifier le besoin derrière ce ressenti
3) Faire une demande appropriée
Ainsi par exemple, nous ne projetons pas sur l’autre notre frustration, nous en sommes responsables et c’est sans honte qu’elle peut être partagée, puisqu’elle est reconnue comme étant une opportunité d’authenticité et de transformation.
Et puis, il y a ces fameux miroirs que chacun-e peut devenir pour les uns et les autres. Souvent une personne fait miroir à ce qui se vit en nous. Alors nous pouvons regarder l’autre, nous reconnaître en lui – que ce soit en « bien » ou en « mal » - ce qui nous aide à prendre conscience de nos propres conditionnements, blessures, réactions ... ou qualités :-) … Une mise à distance peut s’offrir à nous, alors le jeu du « je » est possible. Je peux voir que je ne suis pas que cela, m’en détacher et m’en libérer (même du dit "positif").
Combien de fois avons nous un regard sévère sur nous alors qu’un ami, dans la même situation que la nôtre, aura droit à toute notre bienveillance. Pourquoi ? Ou plutôt pourquoi pas nous l’accorder, comme ça, pour expérimenter !
Dans un groupe, des expériences nous font découvrir ou re-découvrir ce phénomène particulier.
Et quelquefois ce miroir tendu par l’autre ne nous est pas agréable car nous ne nous reconnaissons pas en lui mais notre ressenti nous fait savoir pourtant que quelque chose est enclenchée en nous. Car lorsque nous parlons « miroir », il faut ne pas croire non plus que nous sommes à l’identique. Par exemple, si la personne en face de moi a été dans l’autoritarisme et que ça me choque, ce n’est pas que je suis de la même trempe mais cela signifie que je fais tout pour ne pas être ainsi et voir quelqu’un se le permettre me gratouille fort. Si c’est le cas, c’est qu’en moi, il y a une envie de se montrer et de s’affirmer qui est reniée. Donc je ne suis pas comme elle, je suis au contraire son opposé-e mais elle vient me mettre sous le nez ce que je renie en moi (et avec donc les qualités de cette ombre, à savoir oser être et dire ses besoins, ses limites …)
Donc si je me sens touché-e, fragilisé-e par l’autre, comment faire pour ne pas rester centrer sur « cet autre empêcheur de tourner en rond » (oui oui oui et tant mieux) et s’observer, s’interroger sur notre ressenti, notre besoin derrière et enfin quelle est notre demande ? Peut être faudra t’il faire plusieurs tentatives pour changer cette habitude que nous avons tous plus ou moins (de nous centrer sur l’autre plutôt que sur soi) et pour s’y aider, posons nous ces questions : Comment je me sens ? De quoi ai je besoin ? Quelle demande puis je faire ici et maintenant ?
C’est souvent l’autre qui nous pointe, consciemment ou inconsciemment, nos ombres. Alors dans une aventure en groupe, pourquoi ne pas en profiter puisque chacun-e est venu-e avec une intention de Transformation (= traverser la forme).
Pour toutes ces raisons, je trouve toujours très riche qu’il y ait à la fois cette aventure en groupe et une rencontre plus intime (l’accompagnant/thérapeute et l’accompagné). Les 2 formes sont très complémentaires. L’une nourrit l’autre.
Car après une aventure en groupe, il est important de continuer à nourrir, à honorer les prises de conscience, soit par ces temps de thérapie (l’art de la rencontre avec l’âme) soit par des pratiques quotidiennes ou les 2.
Et comme toutes formes, un jour, il faut aussi lâcher la thérapie, lâcher la pratique quotidienne. C’est aussi une étape importante. Ne pas s’attacher à long terme à une forme, pensant qu’elle est la seule possible pour nous garder éveillé-e-s. Toute forme revient au sans forme.
Il n’y a qu’un regard que nous portons sur la vie, les situations, les émotions … qui est à retrouver, notre regard d’innocence !
Innocence veut dire retrouver l’originel en nous, le au-delà de la forme.
Alors si l’aventure en groupe peut aider à ce que notre regard s’éclaire à nouveau, au-delà du jeu des projections, nous serons à nouveau né-e-s.